Blog « Traces et Mémoire »

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Faits de la grande et de la petite Histoire, gestes et savoir-faire, traditions et folklore, personnages réels ou légendaires... Au travers des articles du blog, nos rédacteurs, nos ambassadeurs et vos coups de cœur contribueront à faire revivre l'Ardenne et la Lorraine d’autrefois.

Le château des Epioux et la famille Bonaparte

18
Jan
2019

Par 18 janvier 2019 Catégories Faits et sites historiques Pas de commentaires

Avec la forêt qui fournissait le charbon de bois pour faire chauffer les fourneaux, et l’eau retenue pour activer forge et fourneau, l’industrie du fer se développe dans la région de Florenville. De véritables fortunes vont se bâtir sur cette activité.

© Provincelux/ J. Cornerotte

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Téléchargez gratuitement le dossier complet sur « Les Epioux, une usine sidérurgique en pleine forêt » de notre revue Regards d’Ardenne n°23 (hiver 2018-19) !

Aux Épioux (nom du cours d’eau), c’est Pierre Dumoustier qui, en 1613, construit deux forges ainsi qu’un fourneau à Chameleux (Florenville), sur le ruisseau éponyme. A quelques lieues de là, les moines d’Orval avaient déjà développé un complexe métallurgique de premier ordre. Tout ce petit monde des maîtres de forges se connaissait bien, ce qui ne l’empêchait pas de se livrer une concurrence acharnée.

© FTLB / G. Bissot

Six ans après son installation, Dumoustier fait élever un fourneau supplémentaire, ses affaires sont florissantes au point de permettre la construction d’un château, l’actuelle bâtisse remaniée à plusieurs reprises. Dumoustier est un véritable chevalier d’industrie puisqu’au fil des années, il va louer le fourneau d’Herbeumont, acheter la forge de Mellier-Bas avant de jeter son dévolu sur les usines de Habay-la-Neuve (le Pont d’Oye). Quand il meurt en 1642, sa veuve, Jeanne Petit prend les commandes du Pont d’Oye, et y construit le château qui sera désormais sa demeure. Quant aux Epioux, ils vont passer de mains en mains au gré des heurs et malheurs de leurs différents propriétaires. A partir de 1812, les affaires périclitent, une ultime vente du domaine va précipiter sa fin.

En 1829, le domaine intégré dans le vaste ensemble du Phays de Meussin fait l’objet d’une vente publique qui adjuge le lot au comte de Geloes. En 1841, c’est le notaire Bergh de Neufchâteau qui s’en porte acquéreur avant de le revendre à Pierre-Napoléon Bonaparte.

Gravure de Pierre-Napoléon Bonaparte

Septième des dix enfants de Lucien Bonaparte, Pierre-Napoléon, neveu de l’Empereur Napoléon Ier, a une vie rocambolesque. Il erre un peu partout dans le monde avant d’acheter le château des Epioux en 1861. Passionné d’écriture, il y fait installer une presse sur laquelle plusieurs de ses écrits seront imprimés. Ses relations avec son cousin Napoléon III, Empereur à son tour, sont si mauvaises que le souverain lui interdit de faire usage de son second prénom. Aux Palais des Tuileries, résidence impériale à Paris, on a peur de ses coups de sang. Son hôtel parisien est pillé puis incendié par les Communards en 1871. Femme et enfants vont donc vivre aux Epioux, que, complètement ruiné, Pierre doit bientôt mettre en vente. Il rentre à Paris où il meurt le 9 août 1881. Il aurait souhaité être enterré en forêt d’Ardenne mais on ne tiendra pas compte de cette volonté. Une plaque de schiste gravé est apposée sur la façade du château. Elle mentionne : « Ici vécut de 1862 à 1871 le prince Pierre Napoléon Bonaparte qui y trouva dans les rudes plaisirs de la chasse et l’amitié des Ardennais les seuls jours de repos de sa vie aventureuse ».

L’installation du Bonaparte dans cette région a laissé des traces comme en atteste une autre stèle installée le long de la N857, dite route Pierre Napoléon Bonaparte, à Neupont (6922)  :

« Passant, souviens-toi !
Ici, de 1838 à 1848, PIERRE BONAPARTE,
neveu de l’Empereur, Prince errant
des forêts d’Ardenne, vint calmer son
humeur farouche. »

© Connaître la Wallonie / P. Delforge

© FTLB / G. Bissot

Trois autres propriétaires se succéderont encore à la tête des Epioux dont le dernier, Victor Dejardin, un fermier avisé et originaire d’Harmignies (Mons). A son décès, c’est la ville de Mons qui héritera du domaine. De nos jours, le CPAS montois en est toujours propriétaire tandis que la gestion de ce magnifique espace forestier est confiée au Département Nature et Forêts.

© Provincelux/ J. Cornerotte

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Domaine des Epioux – 6887 Herbeumont

De nombreuses promenades sont accessibles dans un cadre exceptionnel. Carte des promenades en vente au prix de 8 € au syndicat d’initiative de Florenville. A conseiller !

A noter que l’accès du public au site du château  est interdit mais il est néanmoins possible de demander une visite guidée.

Syndicat d’Initiative de Florenville

Esplanade du Panorama, 1 – B-6820 Florenville

+32(0)61 31 12 29 – info@florenville.org – www.florenville.org

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