Blog « Traces et Mémoire »

Bienvenue sur les carnets d'histoire du Luxembourg belge !
Nous vous invitons à remonter le temps, à redécouvrir les traces du passé.
Faits de la grande et de la petite Histoire, gestes et savoir-faire, traditions et folklore, personnages réels ou légendaires... Au travers des articles du blog, nos rédacteurs, nos ambassadeurs et vos coups de cœur contribueront à faire revivre l'Ardenne et la Lorraine d’autrefois.

Les créatures de la forêt d’Ardenne

16
Août
2016

Par 16 août 2016 Catégories Légendes commentaire

 

À la nuit venue, la forêt ardennaise, que nous connaissons habituellement verdoyante et animée par le gazouillis des oiseaux, change de visage. C’est alors un monde magique aux formes mystérieuses et aux sonorités intrigantes qui prend vie.

© FTLB/ P. Willems

© FTLB/ P. Willems

Dans cet univers merveilleux, les habitants légendaires de nos sous-bois s’éveillent pour tantôt nous faire frissonner tantôt nous offrir une part de rêve. Alors, fruits de l’imaginaire collectif ou réelle vie nocturne? À vous d’en jugez…

Sommaire

1 / Le cerf crucifère

2 / Le nuton

3 / Le diable

4 / Le loup-garou

Le cerf crucifère

Lorsque l’on passe à Saint-Hubert, notre regard est inévitablement attiré par ce majestueux cerf crucifère qui nous rappelle la légende du chasseur devenu saint.

© FTLB/ P. Willems

© FTLB/ P. Willems

Hubert, fils du duc d’Aquitaine avait une passion incommensurable pour la chasse, au point de s’éloigner de son devoir chrétien. Alors qu’il chassait un Vendredi Saint au lieu de se rendre à la messe, il eut l’apparition d’un cerf d’une grande majesté qui portait un crucifix entre ses bois. C’est alors qu’Hubert entendit une voix lui dire : « Hubert, Hubert, jusqu’à quand poursuivras-tu les bêtes dans la forêt? Jusqu’à quand ta passion pour la chasse te fera-t-elle oublier le salut de ton âme? ». 

Cet événement poussa Hubert à se convertir et il deviendra par la suite évêque de Tongres et de Maastricht. Saint-Hubert est le patron des chasseurs et protecteur des chiens de chasse et est invoqué contre la rage. La croyance populaire veut que les individus infectés par la rage se faisaient faire une incision dans le front au sein de laquelle on glissait un fil de l’étole du saint.

D’autres cerfs se sons installés au coeur de nos villages! C’est le cas à Arlon avec la statue du cerf bramant située sur le square Astrid. Cet oeuvre de l’artiste Jean-Marie Gaspar de 1913 y trône fièrement depuis 1936. On dit que l’artiste trouva son inspiration lors de ses promenades nocturnes dans la forêt ardennaise!

© FTLB/ P. Willems

© FTLB/ P. Willems

Les nutons

Une créature bien connue de la forêt ardennaise est le nuton. Ce lutin change de nom suivant les régions et de nombreuses légendes mentionnent des sites où ses petits hommes des bois auraient laissé leurs empreintes.

Appelé nuton dans plusieurs coins du Luxembourg belge, sotê à Liège, Korrigan chez les Bretons, massotê à Vielsalm, qui est-il vraiment ? 

© FTLB/ F. Lardot

© FTLB/ F. Lardot

En Gaume, les légendes mettent plutôt en scène des fées (d’ailleurs, consultez notre article sur le sujet).

L’imaginaire collectif raconte que les nutons sortent de leur grotte une fois la nuit tombée pour effectuer divers petits travaux de réparation que les habitants des villages alentours leur confient. Leur tâche consiste à réparer chaussures, chaudrons et autres objets de la vie quotidienne en échange de pain, oeufs et autres gourmandises. Ils sont la plupart du temps représentés avec une longue barbe blanche et un bonnet rouge. Rusés, malins et gourmands, ils font partie du folklore campagnard depuis la nuit des temps.

© FTLB/ F. Lardot

© FTLB/ F. Lardot

© FTLB/ F. Lardot

© FTLB/ F. Lardot

Le diable

Dans les légendes, l’esprit du mal est représenté sous de très nombreux traits. Qu’on l’imagine avec des cornes, des griffes, des pieds fourchus ou encore tout de noir vêtu, les histoires qui le mettent en scène font même frissonner les plus téméraires d’entre nous.

Qui n’a jamais cauchemardé en y pensant? Il existe des lieux qui, rien qu’à l’évocation de leur nom, laisse un froid glacial nous parcourir le dos.

© FTLB/ F. Lardot

© FTLB/ F. Lardot

(Pour découvrir d’autres représentations du Malin, poussez la porte du musée en Piconrue de Bastogne, vous ne serez pas déçus!)

Prenons la direction de la forêt de Saint-Hubert, entre Mochamps (cliquez ici pour une idée de randonnée) et Laneuville l’Etang de Bilaude aurait renfermé un trésor. Lorsque quelqu’un essayait de s’emparer de celui-ci, des diablotins surgissaient pour le ramener au fond du trou. Une légende raconte qu’un charbonnier ayant perdu son boeuf le retrouva près de l’Etang de Bilaude. Voulant récupérer l’animal, celui-ci le menaça de ses cornes pour ensuite se jeter dans l’étang à la vue de son signe de croix. Les eaux se mirent alors à bouillonner et à sortir de l’étang.

Aujourd’hui, l’atmosphère maléfique qui planait sur les lieux n’est plus qu’un mauvais souvenir et le site est un écrin naturel préservé. Une aire de vision permet d’y observer la faune.

© FTLB/ P. Willems

© FTLB/ P. Willems

Le loup-garou

Autre créature effrayante, le loup marque notre imaginaire depuis les contes de notre enfance. Si l’on se souvient du grand méchant loup dans l’histoire du Petit Chaperon rouge ou dans les Trois Petits Cochons, l’animal fantastique a aussi inspiré des légendes du Luxembourg belge.

© FTLB/ P. Willems

© FTLB/ P. Willems

Une légende ardennaise

L’une d’elles nous emmène à Commanster, petit village près de Vielsalm entouré de bois et fagnes désertiques. Un soir, en forêt, Jean Close rencontra sa promise et lorsqu’il s’approcha d’elle pour l’embrasser, un éclat de rire strident perça la forêt et la jeune fille disparu pour laisser place à un fagot de genêts. Aurait-il eu affaire au diable?

Depuis ce jour, Jean devint loup-garou pour sept ans, de longues années durant lesquelles il ne pouvait être reconnu sans quoi il serait loup pour les sept années suivantes. Son amie s’éloigna de lui et finit par épouser quelqu’un d’autre. Pour ce venger, un jour qu’il passait devant la maison de celle-ci, il voulut se jeter sur le fils de cette dernière. C’est alors que l’enfant éternua et sa mère cria « Dieu vous garde! », ce qui freina l’élan du loup.

Un jour, lors d’une balade, la mère fut attaquée par le loup-garou qui lui déchira son tablier. Quand son fils fut de retour, elle lui raconta son agression et le jeune homme sourit faisant apparaître entre ses dents un bout de tablier. Jean était démasqué et fut condamné à être loup-garou pour sept années de plus.

 

Découvrez notre article sur le loup au fil des saisons, sur notre autre blog « Regards d’Ardenne »! Cliquez ici!

Lors de vos prochaines balades en forêt, ouvrez l’oeil, peut-être qu’un lutin ou un chasseur sauvage vous attend au détour d’un chemin pour vous emmener dans une folle aventure fantastique.

 

 

 

 

 

 

 

1 commentaire pour “Les créatures de la forêt d’Ardenne

lambert dit :

Bonjour
Nous sommes allés visiter le musée en Piconrue en juin 2016 après le Bastogne War museum et le musée dans la porte de la ville et Animalaine une magnifique journée
et le musée en Piconrue vaut le détour ma fille de 9 ans a adoré les décors et l’imaginaire de ce musée à visiter de toute urgence

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *