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Le château fort de Bouillon au temps des chevaliers

31
Jan
2017

Par 31 janvier 2017 Catégories Faits et sites historiques, Visite guidée Pas de commentaires

Cet article est un extrait de notre dossier « Bouillon, de la défense à l’attaque » du Regards d’Ardenne n°7 (automne 2014), téléchargeable gratuitement en cliquant ici!

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Histoire de Bouillon 

Que visiter pour en savoir plus?

 

Bouillon, de la défense ……..

Le château fort de Bouillon est connu de tous grâce aux histoires légendaires du célèbre Godefroid. Mais que sait-on des secrets de défense de cet ancien vestige médiéval ? Rencontre avec Jean-Etienne Hallet, président de la Maison du Tourisme de Bouillon, et Francis Clébant, président du syndicat d’initiative, pour un plongeon dans les origines des premières fortifications de la ville.

château de Bouillon

Ville de Bouillon © Laetis

Avant le château, la colline de Beaumont comptait déjà une place-forte, la Ramonette. Cette butte de 9 mètres de diamètre surplombe la vallée et est entourée de fossés taillés dans la roche.

© FTLB/ P. Willems

© FTLB/ P. Willems

« Il s’agit là d’une tour de guet. Son exploitation remonte aux Celtes mais au XIe S., ce poste de surveillance appartenait déjà au duc de Lotharingie, Gozelon Ier. Avant lui, les propriétaires, la famille Ardenne-Verdun, exploitait aussi le Château-le-Duc, propriété de 2 ha entourée de murailles en bordure ouest de la forêt de Menuchenet. Par manque d’eau ou par stratégie, ces sites seront négligés au profit d’une roche plus imposante, moins prenable et possédant une réserve naturelle d’eau, le futur château fort de Bouillon« , précise Jean-Etienne.

Bouillon 21 Ramonette

© FTLB/ P. Willems

Le(s) château(x) de Bouillon, du Moyen Âge au XIXe siècle

« Godefroid II le Barbu, fils de Gozelon, fortifie sa butte enserrée par la Semois sous la menace des invasions normandes. La présence de la citerne d’eau constamment remplie confirme l’endroit ainsi que sa difficile ascension. C’est une sorte de vaste donjon rectangulaire de 26 mètres sur 13, à trois étages, composé de plusieurs pièces qui sera détruit bien plus tard par les Hollandais en 1824.

© FTLB/ P. Willems

© FTLB/ P. Willems

 

Le Barbu n’est pas un petit seigneur comme certains le présentent. C’est une personnalité puissante du Saint-Empire dont le frère devient même pape sous le nom de Etienne IX. Son fils, Godefroid le Bossu, n’aura pas d’enfant et ses biens reviendront, après moults évènements, au neveu de ce dernier, Godefroid de Bouillon. Le château ne sera jamais une résidence princière mais bien une forteresse militaire et stratégique de part sa position géographique entre Paris, Liège et Aix-la-Chapelle. Le château est envié à la fois par la couronne de France et celle du Saint-Empire! »

« Pour son départ en croisade, Godefroid cède, en l’an 1095, son duché en réméré aux princes-évêques de Liège qu’ils garderont cinq siècles. Ce type de vente contient une condition résolutoire permettant à Godefroid ou à un de ses frères Baudouin et Eustache, de reprendre au prince-évêque Otbert ou à son successeur, les biens vendus si l’un d’entre eux revenait de croisade. Mais ce ne sera pas le cas!

© Laetis

© Laetis

 

Par la suite, le château ne connaîtra que sièges, prétendants au pouvoir et usurpateurs : les ducs de Bourgogne, Louis XII et les « de la Marck », avec Robert II qui déclare la guerre à Charles-Quint en voulant s’emparer de son bien, le Grand-Duché. Nous sommes alors en 1521, 5000 hommes de l’empereur et 1500 chevaux attaquent les biens des de la Marck dont la forteresse qui sera complètement détruite« .

Après ce sac, un nouveau château sort de terre grâce au prince-évêque Georges d’Autriche qui édifie une tour portant son nom en 1551. Il conserve le donjon comme résidence et agrandit l’ensemble. Un siècle plus tard, Vauban, l‘architecte militaire de Louis XIV, poursuit dans la même lancée et intègre Bouillon dans le système de défense du château (meurtrières, pont levis, etc.). En 1685, l’ingénieux entrepreneur encercle le tout dans une fortification faite de remparts renforcés par 9 bastions tous les 180 mètres dont 3 subsistent encore (« Bourgogne », « Dauphin » et « Bretagne »). La période des « Temps modernes » porte donc bien son nom!

© FTLB/ P. Willems

© FTLB/ P. Willems

Au début du XIXe siècle, l’occupation hollandaise aboutit à certaines démolitions et améliorations (bastions, plates-formes à canon, etc.).

Les bâtiments visibles actuellement sont donc tous postérieurs au XVIe siècle.

© FTLB/ P. Willems

© FTLB/ P. Willems

Que reste-il de ces ingénieuses constructions aujourd’hui ? Francis nous en dresse la liste:

  • un puit est creusé jusqu’à la Semois à 65m de profondeur pour abreuver les troupes;
  • chaque élément de défense surmonte le précédent permettant une vue plongeante sur l’assaillant ;
  • des latrines et meurtrières, dont une à deux étages et trois directions,
  • des ouvertures vers l’extérieur, creusées à même la roche.
  • de l’artillerie introduite par les « de la Marck» puis par Vauban.

Parviendrez-vous à déceler, par vous-mêmes, toutes ces innovations techniques?

Découvrir en vrai

Plus d’infos?

www.bouillon-initiative.be

info@bouillon-initiative.be

Tel : +32(0)61.46.42.02       

Esplanade Godefroid 1, 6830 Bouillon

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© FTLB/ P. Willems

© FTLB/ P. Willems

 

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